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Les généralistes – Malades de la sécu ?

La santé publique est en pleine ébullition des mesures proposées par les gouvernements qui succèdent..

Premiers concernés, les médecins généralistes qui exercent en libéral. Informatisation, médecin référent, médicaments génériques, restriction des dépenses, autant de nouveautés qui les concernent… et qui nous concernent !

On nous l’a assez répété, depuis quelques années, la « Sécu » est malade : un déficit financier de plus en plus inquiétant la gangrène. Il faut réagir ! Chaque gouvernement prend des mesures pour tenter de maîtriser les dépenses de santé publique. En bref, tout le monde, partout, doit faire des économies.

En clair, limiter les actes médicaux, les visites, les examens, les achats de médicaments, etc.

Qui peut le mieux veiller aux économies ?
Les praticiens de santé eux-mêmes, bien sûr, particulièrement ceux qui exercent en cabinet de ville ! Ces mesures radicales, on s’en doutait, ne plaisent pas du tout aux principaux intéressés, qui le font savoir régulièrement. Qu’en est-il exactement et à quoi ressemblera notre médecine du troisième millénaire ? Voici les grandes tendances.

- La santé publique a désormais un budget, comme l’Education nationale, ou l’armée ; il est voté, comme tous les autres, par l’Assemblée. Si cette enveloppe est dépassée, ce sont les médecins qui reversent collectivement (en fonction de leurs revenus) la différence de leurs proches.

La loi de financement avait prévue une augmentation des dépenses de santé. C’est en cas de dérapage que des mesures sont prises.

- Nouveau venu, le médecin référent arrive pour tenter d’endiguer le nomadisme des consultations. En clair, un médecin généraliste unique est attribué au patient, et il est chargé du suivi de ce dernier de A à Z (envoi chez un spécialiste, demande d’examens, etc.).

Avantage pour le patient, les frais médicaux sont avancés par la CPAM, il n’a plus à régler ses consultations. Avantage pour le médecin, la fidélisation de la clientèle. Ce système ne sera pas obligatoire, mais possible.

- L’informatisation obligatoire pour le médecin qui ne faisait pas non plus l’unanimité. Les médecins se plaignent d’un manque de formation, et surtout craignent pour la confidentialité de leurs dossiers médicaux, une fois « en réseau ».

Principaux avantages : liaisons directes avec les CPAM, suppression des feuilles de maladie, regroupement de l’ensemble des informations du patient (visites, résultats d’examens…) regroupées dans un seul dossier.

Les médicaments génériques ont fait couler beaucoup d’encre aussi.


Qu’en est-il ? Le pharmacien, à la lecture de l’ordonnance, pourra remplacer un médicament X par un générique, dont les caractéristiques sont absolument identiques, mais qui, avantage pour la Sécu, coûte beaucoup moins cher.

En outre, les médecins ont reçu une liste de médicaments génériques équivalents à ceux habituellement prescrits avec les prix correspondants, ce qui permet de connaître l’économie réalisée.

Ces réformes sont nécessaires. Il faut réorganiser notre système de soins et éviter les gaspillages. N’oublions pas que nos cotisations sociales sont les plus lourdes d’Europe. Nous devons tous faire un effort, et il semble normal que les médecins, dans leur ensemble, soient mis à contribution en cas de dérapage. Mais ne dramatisons pas les choses : si un budget est un budget, il est évident qu’en cas de nécessité médicale absolue, ce budget serait actualisé, comme cela se fait régulièrement pour d’autres postes financiers.

Il est toujours un peu déstabilisant de changer de système, d’habitudes, mais en fait ces réformes visent à réorienter notre système de soins vers la médecine généraliste pour en faire une sorte de plaque tournante distributrice. Cela me paraît plutôt une bonne chose. Pour le moment je trouve qu’il n y a pas de quoi tirer la sonnette d’alarme, le tarif de consultation du généraliste vient d’augmenter et nous n’avons assisté à aucune mesure répressive brutale.

En outre, on est en train d’instaurer un système à l‘anglaise. Ce qu’on nous propose, ce n’est plus de pratiquer la médecine en fonction des besoins de santé des Français, mais c’est de le faire en fonction d’un programme financier.

La santé publique coûte nécessairement de plus en plus cher, puisque nous sommes de plus en plus nombreux, et que nous vivons de plus en plus vieux.

D’autre part, les progrès techniques se paient aussi : un scanner, c’est plus cher qu’une radio.

J’ai peur que nous soyons en train d’instaurer une médecine à deux vitesses. Les plus riches continueront de se soigner en toute liberté, pendant que les plus pauvres seront suivis par le médecin référent, tout simplement parce qu’ils n’auront pas d’argent à verser.

Nous sommes en marche pour une privatisation de la médecine. J’aimerais donner un chiffre éloquent. En Angleterre, où l’on pratique ce type de santé publique, le délai d’attente pour une prothèse de la hanche est de deux ans… il faut que les Français sachent ce qui les guette.

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