Depuis longtemps les dentistes ne sont plus des arracheurs de dents. Pourtant, un système pervers les oblige à continuer à mentir. Ou du moins à tricher. Par exemple en surfacturant les prothèses pour compenser les soins sous-payés. Une compensation qui ne fonctionne plus pour cause de crise économique. Les mutuelles elles-mêmes ne suivent plus. Un choix politique peut éviter le naufrage.
Les soins dentaires sont les plus touchés : ils représentent 42,6% des restrictions, loin devant les consultations chez le médecin généraliste et les examens (29,1%), les lunettes (15,8%), la kinésithérapie (4,2%) et la pharmacie (3,6%). Les dents sont de plus en plus ignorées par l’assurance maladie : selon les comptes nationaux de la santé, la prise en charge avait chuté de plus de 16% entre 1980 et 2000.
De son côté, l’UFCB-Union dentaire indique que 27% des endocardites bactériennes (dégénérescences des valves cardiaques) sont liées à des problèmes dentaires.
Une femme enceinte qui souffre de maladies parodontales voit accroître le risque de mettre au monde un enfant prématuré.
Pourtant on apprend dans les facultés dentaires à préserver au maximum les dents naturelles, et, grâce aux implants (notamment), l’antique râtelier devrait enfin être remisé au magasin des accessoires. Mais la nomenclature des actes professionnels, ce fameux catalogue répertoriant ce qui (soins ou prothèse) est pris en charge par l’assurance maladie, date de…1972 ! Des pans entiers de l’art dentaire sont désormais à la charge du patient : bridges, implants et la totalité de la parodontologie (discipline qui traite les maladies du parodonte, ensemble des tissus de soutien de la dent : os, ligament, gencive).
Les soins dentaires sont les plus touchés : ils représentent 42,6% des restrictions, loin devant les consultations chez le médecin généraliste et les examens (29,1%), les lunettes (15,8%), la kinésithérapie (4,2%) et la pharmacie (3,6%). Les dents sont de plus en plus ignorées par l’assurance maladie : selon les comptes nationaux de la santé, la prise en charge avait chuté de plus de 16% entre 1980 et 2000.
De son côté, l’UFCB-Union dentaire indique que 27% des endocardites bactériennes (dégénérescences des valves cardiaques) sont liées à des problèmes dentaires. Une femme enceinte qui souffre de maladies parodontales voit accroître le risque de mettre au monde un enfant prématuré.
Pourtant on apprend dans les facultés dentaires à préserver au maximum les dents naturelles, et, grâce aux implants (notamment), l’antique râtelier devrait enfin être remisé au magasin des accessoires. Mais la nomenclature des actes professionnels, ce fameux catalogue répertoriant ce qui (soins ou prothèse) est pris en charge par l’assurance maladie, date de…1972 ! Des pans entiers de l’art dentaire sont désormais à la charge du patient : bridges, implants et la totalité de la parodontologie (discipline qui traite les maladies du parodonte, ensemble des tissus de soutien de la dent : os, ligament, gencive).
Résumons : de la carie à l’extraction dentaire, la Sécu vous couvre à 70%. Mais quand il va falloir remplacer la (ou les) dent(s) manquante(s), c’est vous qui passerez à la caisse.
Un bridge à la française !
Il existe quelques façons de contourner l’obstacle.
Au lieu de demander un bridge sur trois dents par exemple (la Sécu ne parle pas anglais !), votre praticien indiquera deux couronnes et un appareil en résine entre les deux, une prothèse intermédiaire. Ce qui se traduira par un dépassement de tarif (à votre charge, sur entente directe avec devis obligatoire) sur l’appareil intermédiaire. Mais qui risque aussi de vous être refusé… si l’une des deux dents-piliers n’est pas assez délabrée pour justifier la pose d’une couronne.
Logique : la Sécu ne rembourse pas un « pilier » mais une couronne. Vous devrez donc souffrir d’une carie qui justifie ce type de prothèse. Compréhensif, votre dentiste peut vous proposer d’abîmer votre dent saine pour vous faire bénéficier d’un « bridge » à la française… Vous pouvez refuser. Mais attention aux problèmes de mastication qui, dix ou quinze ans plus tard, déclencheront des affections digestives.
- Comment en est-on arrivé là ?
« La moitié de l’exercice actuel des dentistes étant hors nomenclature, souvent le dentiste intègre son supplément de rémunération dans la facturation de la prothèse », Par exemple le cas de la dévitalisation (enlèvement du nerf) d’une molaire : « Un acte long et qui doit être effectué parfaitement ». Il est rémunéré 60 € en France, 140 € en Italie et 135 € en Allemagne. Pour éviter de travailler à perte, le dentiste va donc « faire de la prothèse ». Une compensation qui a bien fonctionné pendant vingt ans. Aujourd’hui, les dentistes dénoncent un système qui pousse au crime. Et une médecine à plusieurs vitesses. Privés de prothèses (les patients n’ont pas les moyens), les cabinets des quartiers pauvres risquent de ne plus pouvoir assurer correctement la sécurité des soins, faute de pouvoir investir dans du matériel d’aseptie.Depuis 20 ans, la profession ne s’y retrouve plus. S’il existait une prise en charge accrue des soins, on pourrait diminuer le nombre des prothèses mais aussi leur coût, Il y a même des praticiens qui se déclarent prêts à baisser le prix de leurs prothèses s’ils peuvent vivre des soins.
Il n’existe aucune étude française sur cette technique de scellement ! Depuis vingt ans, quantité d’études ont certes été réalisées. A l’étranger. Pas en France. Or, Pour mettre au point un protocole officiel, le seul qui permette la prise en charge par la Sécurité sociale, il faut une étude officielle. « Il faudra quand même inclure les scellements dans la nomenclature, estime-t-on à la CNAMTS. Mais surtout faire comprendre que les caries ne sont pas inéluctables. On pourra ainsi reporter les économies réalisées vers la parodontopathie (une pathologie liée à l’allongement de la vie), et aussi sur la prise en charge des prothèses. ».
Mieux vaut une visite chez le dentiste tous les six mois qu’une carie non soignée qui exigera vite une prothèse mal (ou pas) remboursée.
Pour tout travail de prothèse, exigez systématiquement un devis, celui-ci est obligatoire. Pour le praticien, c’est le seul contrat qui prouve que les soins ont été acceptés et réalisés. Pour le patient, c’est aussi une garantie : si vous avez payé une couronne en céramique et que vous vous retrouviez avec une couronne définitive en résine (la résine est normalement réservée aux appareils provisoires), vous n’avez sans cela aucun recours en cas de litige.
Fin 2000 la mise en place d’une nomenclature (640 actes déjà répertoriés contre 50 à 70).
Les dentistes se plaignent d’être contraints de travailler à l’économie : « Au lieu d’une prothèse de hanche, on vous fait une jambe de bois ! On a quarante ans de retard ! »
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